Les Rues De Toulouse:
impasse François Rude.


Etabli par Michel Grau avec l'aide de Dijoon de Encarta et du Louvre


Minuscule impasse qui démarre discrètement dans la rue Saint Honest dans le nord du quartier des Chalets près du canal.


A Dijon où il est nait en 1784 il y a une place François Rude, et en plus il y a une statue au milieu, mais la statue n'est pas Rude ni de Rude, c'est un vigneron dans une cuve où il foule le raisin pour en extraire le jus. C'est selon le langage bourguignon un Bareuzai (déformation de bas rosés).
Par contre c'est bien une statue du sculpteur exécuté par son neveu E. Fremiet qui trône au milieu de la cour de l'école des beaux-arts. Une autre en pied avec marteau et ciseau de X. peut être vu place Y. Un magnifique buste est dans la cour de la mairie de Fixin par Claude Noisot (photo).

Son père artisan ferronnier le laisse aller à l'école de dessin de F. Devoges ou il laisse poindre un talent prometteur qui le fera aller à Paris en 1807 où il est rapidement admis à l'école impériale des Beaux-arts sous l'égide de Denon. Il obtient le grand prix de Rome en 1812 mais n'ira jamais en Italie.
En 1815 fervent bonapartiste il suit à Bruxelles Louis Fermiet dont il épouse la fille en 1821. Il exécute pour Guillaume 1er plusieurs bas-reliefs pour le palais de Tervueren, et d'autres pour la ville.
Il rentre à paris en 1827 et présente son Mercure rattachant sa sandale œuvre tout en mouvement et le buste de Lapérouse. C'est en 1831 qu'il présente le jeune pécheur Napolitain montrant là son arrivée chez les romantiques.
Deux années plus tard Tiers (ministre de louis Philippe voulant réconcilier les Français) lui commande le fameux départ des volontaires de 1792. Une troupe enthousiaste et un peu inquiète suit une victoire, ailée comme il se doit, armée d'un glaive entrainant. Les volontaires forment une troupe assez hétéroclite: l’un, habillé à l’antique, sonne le tocsin, effrayant le cheval de devant. Un autre arme son arc ; un quatrième, un homme barbu d’âge mûr, entraîne un éphèbe au poing fermé, marchant d’un pas volontaire et reproduisant au sol l’allure aérienne du génie. Dans leur sillage, deux soldats âgés, équipés comme des Gaulois, ferment la marche. Le souffle de la nation saura les conduire aux succès. Une pièce romantico-classique d'un souffle prodigieux.
Il obtient la légion d'honneur en 1833. Ensuite de nombreuses œuvres sortiront de son atelier où ses élèves l'adorent (Carpeaux, Fremiet). Notamment des pièces à la gloire napoléonienne: l'éveil à l'immortalité, Monument au maréchal Ney, Monge, Jeanne d'arc. Il meurt discrètement en 1855 son dernier mot est le prénom de sa femme.

Un manifeste romantique: Ce garçon joyeux, jouant avec une tortue entravée par un brin de jonc, a suscité les passions au Salon de 1833. Pour la première fois, un artiste sculptait une figure pittoresque, un sujet anecdotique, dans un marbre grandeur nature. C'est une rupture totale avec l'idéologie classique qui estime les scènes de genre indignes de l'art statuaire, surtout avec un matériau aussi noble que le marbre. Par le thème, mais par le style aussi, Rude bouscule l'esprit classique. L'œuvre, si elle se nourrit de réminiscences antiques, insuffle un sentiment inédit de liberté, une fraîcheur nouvelle. L'enfant est nu comme les héros de la mythologie, mais son corps n'est pas idéalisé et son rire franc découvre ses dents, véritable atteinte au bon goût. Il existe une tradition de jeux d'enfants dans la sculpture hellénistique, mais Rude insiste sur l'aspect populaire et animé de la représentation. L'enfant assis sur un filet est un petit pêcheur, dont le bonnet et le scapulaire (objet de dévotion passé autour du cou) annoncent l'origine napolitaine. Son attitude est insouciante et tout son visage rit, les yeux plissés, les fossettes et la bouche ouverte.


01, impasse Rude.
02, impasse Rude.


05, impasse Rude.
08, impasse Rude.