Les Rues De Toulouse:
rue Arnaud Vidal.


Etabli par Michel Grau avec l'aide de du Dictionnaire Historiques des Institutions de l'Anthologie du Lauragais. Les poètes d'oc de Castelnaudary consulté à la Bibliothèque du Périgord et de l'Académie des Jeux Floraux


Rue discrète qui démarre rue gabriel Peri et va jusqu'aux allées jean Jaurés en traversant opportunément la rue des Sept Troubadours.


JEUX FLORAUX
L'institution des jeux floraux à Toulouse date de l'année 1323, où Charles IV visita cette ville. Sept troubadours formèrent le collège de gai savoir et établirent un concours pour la meilleure pièce de poésie sacrée. Le vainqueur devait recevoir une violette d'or et le titre de docteur dans la gaie science. Ce fut Arnaud Vidal de Castelnaudary qui obtint le prix. L'année suivante, un chancelier fut placé à la tête du collège de la gaie science et les sept troubadours qui l'avaient institué reçurent le nom de mainteneurs. En 1355 les capitouls ajoutèrent deux nouveaux prix: l'églantine et le soucis d'argent. Il fallut remporter les trois prix pour devenir docteur ou maître du collège du gai savoir


ARNAUD VIDAL
Il voit le jour à Castelnaudary aux environs des années 1270 à 1280, il a donc plus de quarante ans quand il compose "Les aventures de Monseigneur G. De La Barre" sorte de poème épique de 4800 vers de huit syllabes. Chabert et Guillaume de la Barre, les héros de Vidal, sont deux personnages réels, ils prirent par à la croisade dites des Albigeois, le premier chez le conte de Toulouse l'autre du coté de Simon de Montfort. Ayant dédié son oeuvre à Sicard II de Montaud fervent supporteur de la croisade on devine de quel coté se range Arnaud, de toute façon en 1318 il n'y a plus qu'un coté.
Le 1er Mai 1324, Arnaud Vidal obtient "la joya de la Violetta de fin aur" pour son ode en l'honneur de la sainte Vierge. Il composa encore plusieurs poèmes remarquables (mais perdus). Envoyant ses poèmes sous plis cachetés à la cire avec un lacets de soie verte à l'académie ils sont réceptionnés par Bachelier. Il remporte l'Eglantine de le Souci d'argent (crées en 1356) et obtient de ce fait le grade de docteur en la Gaie Science. Arnaud Vidal mourut très vieux avec la considération et l'estime de ses concitoyens.


Loqual fe'n Arnautz Vidal dal Castel nou darri, a gazanhet ne la Violeta del aur, a Tolosa : so es assaber la premiera que s'i donet, e fo en l'an M.CCC.XXIV.

Mayres de Dieu, verges pura,
Vas vos me vir de cor pur,
Ah esperansa segura,
Tab qu'ab merse, m'assegur,
    Que m'eseur
Say, tant qu'a la fi s'atur
M'arma, lay ou gaugz s'atura.
Verges, ab dreyta mezura,
Pech preguetz Dieu no m mezur,
Car per dreg, en loc escur,
M'arm' auria cambr'escura,
Ecar de vos no m rancur,
Dels gaugz dels sels non endur.

Verges, ses par de plazenca,
Per nostr'amor, fort plazens
A Dieu, tan que'n pres nayshensa,
D'ont pueys per nos fo nayshens.
    Hulmilmens
Vos pec que m siatz guirens,
E que m portelz tal guirensa,
Qu'ieu an lay, ses de falhensa,
On gaugz non es defalhens:
Car yeu, de cor, soy crezens
Que qui'n vos ha sa crezensa,
No mor perdurablamens,
Ans er ab gaugz revivens.

Regina dels sels, d'ondransa,
Car todz oms que us es ondrans,
Ondratz sera, ses doptansa,
Sol sia ferms, no doptans,
    M. aytans.
Per vos, qu'etz fons aondans,
On Dieus trobec aondansa
De totz bes. Votr'amparansa
Requier, que m sia'mparans
Vostre Fils e pardonans
Mos pecatz ; car perdonansa
Fay als sieus fizels clamans,
Tant es dous e merseyans.

Verges, us gaugz me coforta
Tot iorn d'amoros confort;
Car, per la virginal porta,
Intret Dieus dins vostre port,
    D'on estort
Em tug a durabla mort:
Que nostra vid'era morta,
Quar Adams tenc via torta,
Manian del frug a grand tort.
Mas yeu en vos ay conort.
Ab tal esper que m conorta
Que vostra bontatz me port
Mes manh glorios deport.

Flors de paradis, ondrada
Per los Archangels ondrats;
Flors sus els tros aut montada;
Flors que vost'amie montatz;
    Flors de patz;
Flors on gaugz s'es encastratz;
Flors en purtat encastrada,
Flors que no fo desflorada
Pel frug, ans remas floratz
Vostre cors, quan Dieus fo natz
De vos, Verges ses par nada,
Prec vos que merse m'aiatz,
Tan que m n'an ab los salvatz.
Mère de Dieu Vierge pure,
Vers vous je me tourne le coeur pur,
Avec une espérence sûre,
Telle qu'avec miséricorde, elle m'assure
    Que je m'améliore
Ici, tant qu'enfin se fixe
Mon âme, là où la joie est placée.
Vierge avec juste mesure,
Je prie que priiez Dieu qu'il m'apprécie,
Car en fait par lieu obscur,
Mon âme aurait chambre obscure;
Et que de vous je me plaigne,
Des joies du Ciel que je ne sois privé.

Vierges, sans pareille de plaisance,
Par amour pour nous, vous fûtes plaisante
A Dieu, tant qu'en vous il prit naissance,
D'où ensuite, pour nous, il fut naissant.
    Humblement
Je vous prie que vous ne soyez garant,
Et que vous me valiez cette garantie,
Que j'aille, là, sans défaillance,
Où le bonheur n'est point défaillant:
Car, de coeur, je suis croyant
Que celui qui a en vous sa croyance
Ne meurt point éternellement,
Mais qu'avec joie il revivra.

Reine des cieux, d'amour,
Car tout homme qui vous est honorant,
Honoré sera, sans aucun doute
Pour autant qu'il soit ferme, non doutant,
    Mille fois autant
De vous, qui êtes la fontaine abondante
Où Dieu trouva une abondance
De tous biens. Votre protection
Je requiers, pour que me soit protecteur
Votre Fils et me pardonne
Mes péchés; car le pardon
Il accorde à ses fidèles qui l'implorent,
Tant il est doux et miséricordieux.

Vierge, une joie me conforte
Toujours d'amoureux confort;
Car, par la virginale porte
Dieu entra dans votre sein,
    Par lequel arrachés
Nous sommes à l'éternelle mort,
Vu que notre vie est morte,
Parce que Adam suivit une voie torve
En mangeant le fruit à grand tort.
Mais en vous j'ai encouragement,
Avec l'espoir tel qu'il m'encourage
A ce que votre bonté me porte
Au milieu de maints glorieux transports.

Fleur de paradis, honorée
Par les Archanges honorés
Fleur dessus les cieux haut montée;
Fleur qui votre ami remontait
    Fleurs de paix;
Fleur où la joie s'est enchâssée
Fleur en pureté enchâssée;
Fleur qui point ne fut déflorée
Par le fruit, mais resta fleurie
Votre corps, quand Dieu fut né
De vous, Vierge sans pareille née,
Je vous prie que merci m'ayez,
Tant bien que j'aille avec les sauvés.

Le poème est composé de cinq strophes de structure identique: quatre vers de huit pieds, un petit de trois et huit vers de huit pieds avec des rimes imbriquées toujours de la même façon complexe:
1-3 , 2-4 , 5-6-9-10-12-13 , 7-8-11.
La langue occitane est très concise et permet des jeux de sonorités étonnants. On notera que quelque fois les phrases s'arrête au milieu du vers ce qui n'empêche pas la rime.


06, rue arnaud Vidal.


11, rue arnaud Vidal.