«Rue Jean Suau».
Au numéro 04 bis.
Un foisonnement Art Nouveau.
[Maison Art Nouveau]
Le clou de cette façade est bien l'oculus géant au dessus de la porte
au fond de son orbite.
[Maison Etroite]
Cet oculus est enserré dans un délire de voiles d'où émergent d'énorme
tournesol, fleurs très représentées dans l'Art Nouveau.
Bien que dépassant la largeur de 6
pas, j'ai classé cette façade dans "les étroites" car c'est l'aspect qui prime.
Pour accéder à ce monumental balcon est aux carreaux en vitraux il
faut passer par le 04 et prendre un escalier colimaçonesque.
Les étages ne sont qu'un oriel, certes, large. Deux serpents
ondoyants et une plante à bouclettes forment le garde corps du 2ième
Nous avons sous la corniche du fronton, au dessus des denticules
une frise de feuilles de marronnier, l'une des feuilles emblématiques de l'Art Nouveau.
Les feuilles se recouvrent mais alternativement l'une est devant
l'autre est derrière. De plus c'est la face arrière qui est présentée, on y voit les nervures
Sculpture de gauche avec deux fleurs de soleil de face et de dos.
La tige est bien sûr très ondoyante ce qui n'est pas le cas dans les champs.
Au dessus de l'énorme soleil qui forme la clé de voûte de l'oculus un
voile très souple déborde de la base de la balustrade qui est en forme de haricots d'aspect
variable.
Pour accompagner la clé de la porte, faite de formes allongées
deux fleurs d'anémone s'étalent sur un tapis de feuilles de lilas.
Des deux soleils traditionnels, de ce côté il y en a un qui est
un bouton encore semi fermé, l'autre est grand ouvert.
L'allège de la fenêtre de 2ième est ornée de quatre panneaux de bois
dont deux sont composés d'un bas relief de fleurs curieuses: des Iris à fleur de narcisses.
La traverse de la fenêtre est en courbe "en cloche" forme traditionnelle
dans l'Art Nouveau. Quand à la clef, entre les deux fleurs on dirait la coquille d'un crustacé
mythique.
Un petit décor de 4 briques émergeantes pour rompre la monotonie
des parties planes.
Magnifique archivolte où chaque brique est taillée individuellement et
assemblée avec soin.
Le foisonnement du bas jusqu'au balcon contraste avec la relative
sobriété des deux étages qui semblent ne faire qu'un.
Vue saisissante de l'oriel qui est une structure typiquement
art déco, on y admire le galbe de cette façade en gaussienne très aplatie.
Joseph Galinier architecte de la ville de Toulouse construisit le lycée de Foix 1882, la Faculté des Sciences 1890 allées J. Guesde, les Marchés (métalliques) des Carmes et Victor Hugo 1892 (hélas honteusement détruits en 1967),le théatre de Castres 1904...