Les Rues De Toulouse:
rue Jules de Rességuier.
Etabli par Michel Grau
avec
la collaboration des
Armoiries du pays d'Oc
de
Eugène ASSE (1830-1901)
: Jules de Rességuier- Paris : Librairie Techener, 1898.-
et pour le poème:
Poèsie Française
La rue Jules Rességuier va de la place Montoulieu à la rue Ozenne. C'est une merveilleuse situation le long du jardin royal.
D'or, à un pin de sinople terrassé du même, au chef d'azur, chargé de trois quintefeuilles d'argent. Avec de telles armoiries de famille on ne pouvait trouver une attribution de rue plus idoine.
Jules de Rességuier orphelin à 12 ans après que ses parents aient traversé la révolution difficilement trouvera un refuge dans le cadre somptueux du piémont pyrénéen à Sauveterre sous la tutelle de son grand-père. Officier de cavalerie de l'école de Fontainebleau en 1805 après de campagne en Pologne et en Espagne il donne sa démission en 1811. Malheureux en amour jusque là il se console en des vers sur la femme.
Il accueille la restauration avec faveur et en 1821 il entra au Conseil d'Etat comme maître des requêtes puis en 1823 comme membre de la commission du sceau des titres. Il donne sa démission en 1830. Son mariage avec Charlotte-Pauline de Mac-Mahon en 1811 fut le bonheur de sa vie, couronné par des noces d'or en 1861 !
Poète il l'était déjà dans sa jeunesse au point d'être l'un des quarante Mainteneurs de l'académie des Jeux-Floraux. C'est là qu'en 1819 à la faveur d'un envoi de poèmes de Victor Hugo qu'il entretint une correspondance puis développa une fidèle amitié avec le grand poète. Hugo n'hésite pas à solliciter Rességuier pour "pistonner" des amis, comme A de Vigny, auprès de l'académie. De nombreuses lettres jalonnent cette amitié notamment une touchante pour la mort de la mère de Jules.
C'est vers le début de sa brève carrière politique que le baron J. de Rességuier embrasse la poésie romantique avec l'Odalisque. Sans négliger la réalité en écrivant des articles sur l'Exposition de l'Industrie. Se révélant dans le monde homme d'infiniment d'esprit et causeur merveilleux.
Son roman hispano-mauresque Almeria raconte la vie d'une héroïne belle et noble dans un contexte de sacrifice romantique, elle devient reine de Tunis et termine sa vie au couvent d'Avila ! Ce roman, écrit en 1835, a peu de succès, il sera le seul.
Après vingt de bonheur politique, mondain, poétique et familiale il quitte Paris en 1842. Parti en séjours d'été à Sauveterre il n'a pas eut envie de retourner à Paris. Elevant ses trois fils entre le Béarn et Toulouse. Il ne versifie plus que pour les Jeux Floraux tout en maintenant salon dans la ville de Clémence Isaure. Il meurt, en 1862, laissant le souvenir d'une vraie noblesse.
Une mention spéciale dont être noté à propos de Melle Delphine Gay la blonde et céleste comédienne et récitante de poèmes dont l'Hymne à Sainte Geneviève qui a été l'égérie de toute une génération d'artiste. Notre poète en fait sa muse romantique dans une passion très éthérée avec des accessoires idoines: gazes, ceintures, lac, voiles, saules pleureurs, aube emperlée, clair de lune. C'est un peu l'image de son oeuvre, agréable, charmante, raffinée mais un peu superficielle.
Sa fidélité politique, religieuse et conjugale semble plus convaincante.
La Jeune Fille.
Dans la salle riante et de feux entourée,
S'élançant au milieu de la foule enivrée,
Vive, modeste et jeune entre ses jeunes sœurs,
Elle m'est apparue et la nuit et charmante !
Depuis à mon esprit vaguement se présente
Une fête, une femme, un sourire et des fleurs.
Oh! comme elle était blanche ! oh! comme elle était belle !
Je regardais le bal ; mais je ne voyais qu'elle,
Et de son corps léger les contours gracieux,
Ses mains qu'elle donnait en baissant ses beaux yeux.
J'écoutais des accords la bruyante harmonie,
Du charme de sa voix la douceur infinie ;
Puis je cherchai longtemps ses attraits disparus ...
Le bal continuait : la fête n'était plus.
Né à Toulouse le 28 Janvier 1788, mort le 7 septembre 1862 à Toulouse.