Les Rues De Toulouse:
rue Raspail.


Etabli par Michel Grau avec la collaboration Marc Nadaux, du site de la Langue Française et de Dora B. Weiner


La rue Raspail (et la place) va de la rue du Chant du Merle à l'avenue Jean Rieux, c'est une petite rue calme et en légére pente.


François-Vincent Raspail naît à Carpentras le 29 janvier 1794. Son père, aubergiste à la foi religieuse intense, le fait entrer au séminaire d’Avignon. Admis au Collège de la ville, lui est bientôt proposée la fonction de régent. Pendant les Cent-Jours, Raspail compose une ode à la gloire de l'Aigle, qui connait son moment de célébrité mais le fait révoquer à la Restauration. Ses études achevées, Raspail se décide alors à monter à Paris en 1816. Dans la capitale, François Raspail est expulsé du collège Stanislas après avoir rédigé des pamphlets républicains. Il finance ses études de droit comme répétiteur.

S'éloignant des convictions paternelles et de la tradition familiale, l’étudiant adhère à la libre-pensée et à l’opposition libérale. Il publie ainsi en 1821 un ouvrage intitulé "Les Missionnaires en opposition avec les bonnes mœurs" qui fait scandale. L’année suivante, François-Vincent Raspail change d’orientation intellectuelle et s’inscrit à la Faculté de médecine. Dans les années qui suivent, il rédige plusieurs études sur les tissus animaux et végétaux, des articles remarqués qui paraissent dans les revues scientifiques. A cette époque, Raspail adhère également à la charbonnerie.

En 1830, il participe aux Trois Glorieuses. Il est d’ailleurs sérieusement blessé au cours des combats sur les barricades dressées dans Paris. Quelques temps plus tard, l’insurgé préside la Société des Amis du Peuple, dissoute en 1832 au moment du procès des Quinze. Il est alors condamné à quinze mois de prison et à 500 francs d’amende pour " offense au roi ". Raspail commence à exercer la médecine. Il accède à la notoriété dans le monde scientifique grâce à l’édition de ses travaux : un Essai de chimie microscopique en 1830 suivi par le Nouveau Système de chimie organique en 1833. Le savant s’intéresse également aux conditions de vie dans les prisons, au travail dans les manufactures.

Sous la Monarchie de Juillet, Raspail cultive ces deux aspects de son existence. A sa sortie de prison, le républicain se place à la tête de l’Association républicaine de défense de la liberté de la presse. Il fonde le 9 octobre 1834 un journal d’opinion, Le Réformateur qui paraît un an le n°346 contient un "Vocabulaire Français-Argot". Quelques séjours en prison, à Sainte Pélagie où sont détenus les prisonniers politiques, ralentissent son travail de savant. En 1840, sa déposition au procès de Marie Capelle, accusé d'avoir empoisonné son mari à l'arsenic fait grand bruit. En 1843 il publie "Histoire naturelle de la santé et de la maladie", suivie en 1845 d’un "Manuel annuaire de la santé" en 1845. Ces deux ouvrages de vulgarisation assurent sa subsistance. Dans ces volumes Raspail précise sa théorie parasitaire, qui anticipe de manière prémonitoire la doctrine microbienne. Cependant ces idées scientifiques lui valent l’hostilité des milieux officielles. Sa pratique de l’art de la médecine, condamné en 1846 par la faculté, se fait également militante. François Raspail est ainsi l’un des premiers propagateurs de l’hygiène et de l’antisepsie.

A son procès de mars 1849, Raspail est condamné à six années de prison et transféré à la citadelle de Doullens. En 1853, avec la mort de son épouse, Napoléon III commue la sentence en bannissement, il s’exile en Belgique. En 1854, il publie un nouvel ouvrage, "Le Fermier vétérinaire". Amnistié 15 août 1859 avec les condamnés politiques, il ne rentre en France qu'en 1863. Il s’installe alors à Lyon et se consacre de nouveau à la médecine. Considéré comme un philanthrope et investie d’une nouvelle popularité dans la cité lyonnaise, Raspail est élu le 31 mai 1869 aux élections législatives. Son mandat est cependant écourté par la défaite de Sedan. Quelques mois plus tôt, François-Vincent Raspail avait voté contre la déclaration de guerre. Deumeré à Paris pendant le siège de la capitale par les armées ennemies puis pendant la Commune, il s’abstient de se prononcer clairement à propos du mouvement insurrectionnel.

En 1874, Raspail est inquiété en raison de ses prises de position hostiles à la répression lors du procès des communards. Avec la publication l’année précédente d’un éloge de Charles Delescluze, il est ainsi d’être condamné à un an de prison pour "apologie de faits qualifiés de crime" par les tribunaux de l’Ordre moral. Réélu député le 5 mars 1876 dans le département des Bouches-du-Rhône, Raspail se range le 16 mai parmi les opposants au maréchal de Mac-Mahon à la Chambre des députés. Ceci lui vaut d’être triomphalement réélu à Marseille au mois d’octobre 1877.

François-Vincent Raspail décède le 7 janvier 1878 à Arcueil.
On lui dédira le plus long boulevard de Paris.


Petit vocabulaire d'argot par François-Vincent Raspail.
Vocabulaire français-argot.

Publié dans "Le Réformateur" n°346

AFFRANCHI, - connaître une chose, un truc.
ARGOT ou ARGUCHE ou JAR ou BIGORNE, - patois dont se servent entre eux les voleurs ou les filles de joie.
ARPION, - les doigts.
BARBILLON, - mac, macro, homme vivant avec les filles de joie.
BLAYE, - mouchoir.
BLOT, - manière, (du même Blot).
BOGUE, - montre ordinaire.
BONJOURIER, - voleur qui vole en s'introduisant dans les logements ouverts, où, s'il rencontre quelqu'un, il s'excuse en saluant (bonjour) et en prétextant qu'il s'est trompé.
BONNIR, - dire, assurer.
BRÊMES, - cartes.
BROQUILLE, - minute.
CAMMELOTTE, - marchandise volée.
CAROUBLEUR, - voleur à l'aide du carouble, qui fait sauter les portes et les fenêtres, ou les ouvre à l'aide de fausses clefs.
CARRE ou PLANQUE, - cachette.
CAVÉ ou PANTRE, - homme simple.
CHANTEUR, - homme qui en feignant de se prêter aux goûts des sodomistes finit par les faire contribuer selon leur fortune, en les menaçant de les dénoncer, ou en les dénonçant à un faux commissaire.
CHARRIEUR, - homme qui trompe les passants (les pantres) et les amène dans un piège, en feignant une conversation avec un camarade qui fait le niais, l'étranger et se nomme l'AMÉRICAIN.
CHASSES, - yeux.
COLTINER, - porter.
CRAMPER, - voy, ENTIFLER.
DABE, - père.
DÉTOURNEUR, - le voleur dont la profession est de voler les objets étalés au devant d'une boutique.
DOUILLES, - cheveux.
ENGANTER une bogue, - voler une montre.
ENTIFLER, - avoir commerce avec une femme. (Cramper ou Repasser.)
ENTRAVER, - comprendre.
ESBROUFFER, - faire des embarras.
FADE, - part, lot dans un partage.
FIALLES, - voyez : PASSIFS.
FLOUER, - tricher en jouant, duper quelqu'un.
FOURGUA, FOURGUE, - recéleur, marchand qui achète les objets volés aux voleurs.
GODILLER, - avoir un accès de priapisme. (On dit aussi ÊTRE TOUT EN NOEUD.)
GRABUGE, PET, - danger.
GRINCHE, GRINCHEUR, - voleur.
JASPINER, - parler, causer.
JONC, CIGNE, - Or.
LIMAGE, LIME, - chemise.
LINGUE ou SURIN ou VINGT-DEUX, couteau.
LOURDE, - porte.
MACARON, - celui qui trahit ses camarades.
MOUCHARDE, - lune.
MOUNICHE, - partie génitale de la femme.
NAZE, NAZICOT, - nez.
PAUMER, ÊTRE EN DRÊCHE, - perdre au jeu.
PÈGRE, PÉGRILLON, GRINCHE, - voleur, petit voleur, grand voleur de profession.
PICTON, - vin.
PLOMBE, - heure.
POIVRE (piler du), - voler un homme ivre.
POSTICHE (faire), - faire semblant de se battre pour ramasser du monde.
PROFONDES, VALADES, - poches.
RAMASTIC (le), - manière de voler par compérage, en feignant de trouver quelque chose de prix, que le passant va faire estimer pour en débourser la moitié au voleur.
RENGRACIER, - finir.
ROULOTIER, - voleur qui dévalise les voitures sur la grande route.
SAPINER, ALLER AU SAPIN, - aller en fiacre.
SESZIGUES, - elle ou lui.
TANTE, - homme qui a les goût des femmes, la femme des prisons d'hommes.
TIREUR, - voleur dont la spécialité est de voler dans les poches.
TRÉPE, - peuple.
VANTERNIER, - voleur à l'escalade par les fenêtres.
ZIG, - un bon enfant.


01, rue Raspail.
36, rue Raspail.
49, rue Raspail.


50, rue Raspail.
84, rue Raspail.
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