Les Rues De Toulouse:
rue Bertrand Larade.


Etabli par Michel Grau avec la collaboration d' Eth Ostau Comengés


La rue Bertrand Larade va du début de la rue Clausade à l'avenue des Etat-Unis d'Amérique. C'est une petite rue contrastant avec l'avenue des U.S.

Bertrand Larade est né à Montréjeau en 1581 dans une famille de la petite bourgeoisie, mais on ignore quelle était la profession de son père. Vraisemblablement orphelin de bonne heure, on ne sait pas non plus à qui son éducation a été confiée. Son oncle, Jean Dupuy, maître des requêtes de la couronne de Navarre, réside à Aspet, est lié à Corbeyran et à Adrien de Larboust. Lui-même dispose d'un réseau de connaissances qui s'étend sur une partie du Bas-Comminges, de l'Armagnac et le mène à Toulouse. C'est dans cette ville qu'il publie en 1604 ses deux premiers recueils de poèmes, "La Margalide gascoue" et les "Meslanges de diberces pouesies". Dans le premier, il chante son amour malheureux pour une jeune fille de Montréjeau, Margalide ("Marguerite") qui, finalement, lui préfère un rival plus fortuné. Dans le second, il rassemble des poèmes dédiés à ses nombreux amis commingeois ou toulousains. Au même moment, il essaye de pénétrer dans le milieu très fermé du Collège de Rhétorique qui organise à Toulouse chaque année un concours de poésie, les Jeux floraux. Ces tentatives se soldent par des échecs.

Mais Larade, qui entre temps a rencontré aux Jeux floraux celui qui deviendra le plus grand poète occitan du siècle, Pierre Godolin, ne se décourage pas. Il publie en 1607 deux autres recueils, La Muse gascoune et La Muse piranese. Ces deux ouvrages sont plus composites. Ils rassemblent des poèmes dédiés à des personnalités ou des amis de Toulouse et du Comminges, mais aussi des pièces de théâtre dans le goût pastoral et même le premier recueil de proverbes gascons connu. En 1610, enfin, le Collège de Rhétorique lui décerne une récompense, mais dès 1611, pour une raison inconnue, Larade abandonne la littérature. Il se retire à Montréjeau où il exerce la charge de substitut du procureur du roi, jusqu'à sa mort qu'on peut situer entre 1635 et 1637.

L'art de Larade est difficile à cerner. Il est fait de conformité aux canons littéraires de l'époque et de la volonté de bousculer les règles. Il semble avoir été très attaché à sa ville de Montréjeau, dont il parle souvent et qu'il place même au centre de son univers poétique.


Montréjeau.
Mourejau ey lou loc de ma neichense,
Mourejau ey lou loc de la beautat,
Doun trop jouen jou'm trobey amatat,
Et force'm houc de'u da m'aubesience.

En Mourejau be he sa residence,
En exerçan sur my sa crusautat,
Et sa herou m'a ta plan tormentat,
Que cauque cop perde'm he paciense.

Et nou i a arrenc com noste Mourejau,
De y demoura lou bet loc be s'ac bau :
Jourren aupres la Garone, et la Neste :

Lou Roussinon nou pousque aillous boula
Qu'a Mourejau que d'et hé tant parla,
Per ma Margot suber toutes auneste.


Né à Montréjeau en 1581, mort entre 1635 et 1637 à Montréjeau.


14, rue Larade.
16, rue Larade.

20, rue Larade.
26, rue Larade.