Les Rues De Toulouse:
établi par Michel Grau
avec
la collaboration de
Jean-Michel RIBERA
La rue Fourquevaux joint le coude de rue Française à la rue Pradal, elle semble bien petite. Elle est située dans la côte pavée en pleine verdure.
Le nom Fourquevaux vient de Raymond de Beccarie, sieur de Fourquevaux.
Il naquit à Toulouse en 1508. Comme la plupart des jeunes nobles de sa génération, il profite des campagnes d’Italie pour se lancer dans une carrière militaire, auprès du maréchal de Lautrec. En 1528, il est fait prisonnier au siège de Naples. Il restera près d’un an aux mains des Espagnols. Libéré en 1530, après la paix de Cambrai, il regagne Toulouse.
Il passera la suite de sa vie au service du roi de France, alternance de guerres et de missions diplomatiques. Il prend part à la campagne de Savoie, obtient dans sa ville natale la charge de capitoul, est envoyé en Écosse et en Irlande, en Italie puis en Bohême. En 1557, il est fait gouverneur de la ville de Narbonne. Il conserve cet office jusqu’en 1565, date à laquelle il est nommé par Charles IX ambassadeur auprès de Philippe II.
C’est le moment fort de sa carrière. Durant près de sept longues années (deux fois plus longtemps que ses prédécesseurs), il sera le représentant du roi de France en Espagne. Homme d’expérience, fidèle et loyal à la couronne, il exerça sa fonction dans l’esprit de la période. C’était le temps d’une diplomatie française respectueuse et négociant avec courtoisie. C’était le temps, où Élisabeth de Valois, reine d’Espagne, apportait auprès de Philippe II une image satisfaisante et rassurante de la France. C’était le temps des alliances. En tant qu’ambassadeur, il préserva l’essentiel : la paix entre les deux nations. Confronté dès son arrivée à l’affaire de la Floride, il avait vu, l’espace d’un instant, ressurgir les vieux démons du passé. Il eut conscience, peut-être davantage que ses deux prédécesseurs, de l’importance d’Élisabeth de Valois. Effrayé par les conséquences de la mort de la reine d’Espagne, il demanda son rappel le jour même, et incita Catherine de Médicis à la prudence. Il l’informa que les choses allaient changer ; il fallait s’attendre à de nouvelles difficultés et à la renaissance des hostilités. Les événements lui donnèrent raison.
De retour en France, en mars 1572, son désir le plus grand est de retrouver son ancien poste de gouverneur de la ville de Narbonne, place essentielle pour la surveillance de la frontière. Il est dès lors confronté aux problèmes multiples d’un Languedoc déchiré par les guerres civiles. C’est occupé dans les affaires de son gouvernement qu’il meurt, le 4 juillet 1574, seulement deux ans et quelques mois après la fin de son service en Espagne et son retour en France. Il reçut sa sépulture le lendemain dans le chœur de l’église Saint-Just de Narbonne.