Les Rues De Toulouse:
rue Baour Lormian.
Etabli par Michel Grau
avec
la collaboration du
Dictionnaire Biographique
de celui de
la Poésie française
La rue Baour Lormian joint la rue d'Alsace à la rue saint Rome elle traverse la Place Roger Salengro en perdant un peu de largeur.
Baour Lormian (Pierre Marie François Louis), littérateur né à Toulouse le 24 mars 1770, mort aux Batignolles le 10 décembre 1854. Fils d'un imprimeur-libraire, il débuta par des satires contre les membres de l'Académie de sa ville natale et donna une traduction en vers de la Jérusalem délivrée (1795, in-8). Malgré sa médiocrité, cette traduction excita la jalousie de Lebrun-Pindare (Ecouchard-Lebrun), alors dans tout l'éclat de sa fugitive célébrité, et il s'ensuivit une guerre d'épigrammes où le nouveau venu ne fut pas toujours le plus faible. Ces coups d'épingle et une satire intitulée les Trois Mots (1798, in-8) contribuèrent autant à la fortune de Baour-Lormian que sa traduction des Poésies d'Ossian (1801) et que sa tragédie d'Omasis ou Joseph en Egypte (Théâtre-Français, 1807), admise à concourir pour les prix décennaux en même temps, que les Templiers de Renouard.
En 1811, Pierre Baour-Lormian fit représenter sans succès une autre tragédie, Mahomet II, et publia les Veillées poétiques. Une refonte de sa traduction de Jérusalem délivrée (1819), des poésies de circonstances, telles que la Fête de l'hymen (1810), ou le Retour à la religion, suivi du Sacre de Charles X (1825), de séniles attaques contre les novateurs : le Classique et le Romantique, dialogue (1825); les Nouveaux Martyrs (1820, in-8); un roman historique, Duranti, premier président du Parlement de Toulouse ou la Ligue en province (1828, 4 vol. in-42), sont les autres titres littéraires, fort oubliés aujourd'hui, de Baour-Lormian. Décoré de la Légion d'honneur en 1806, élu membre de l'Académie française en 1815, comme successeur de Boufflers, il passa de longues années dans une cécité croissante, n'ayant guère d'autre ressource qu'une pension du gouvernement dont il dut le maintien à la généreuse intervention de Lamartine. Il fut remplacé par Ponsard à l'Académie française.
Invocation à la lune
Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.
Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.
Que fais-tu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
Principales oeuvres de Pierre-François BAOUR-LORMIAN.
1799- Les trois mots (satires-poésies). Calédoniennes.
1801- Poésie d'Ossian (traduction).
1802- Le rétablissement du culte.
1803- Recueil de poésies diverses.
1807- Omasis ou Joseph en Egypte (tragedie).
1810- Les fêtes de l'hymen.
1811- Mahomet II (tragédie).
1812- L'Atlantide (épopée).
1813- La Jérusalem délivrée (opéra).
1814- L'Oriflamme. Alexandre à Babylone (opéra).
1819- Les veillées poétiques et morales.
1822- Contes d'un philosophe grec, 2 vol.
1825- Le retour à la religion. Le classique et le romantique (satires)
1828- Duranti, président du Parlement de Toulouse (roman)